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Notre partenaire : LITDS

mardi 14 décembre 2004,

Le rêve de LITDS

LITDS - Association de Développement Intégré pour les Populations Tribales Créée en 1994, pour les 30 000 habitants de 140 villages.

En 2004, le rêve de cette association est une ferme laitière dans chaque village pour les groupements de femmes et une ferme agricole pilote pour leur apprendre l’agriculture.

Comment ce rêve a-t-il émergé dans ces forêts profondes ? Hé ! bien voilà : Cela se passe dans le sud de l’Inde, en Andhra Pradesh, aux confins du Madhya Pradesh et de l’Orissa. Une région de grandes forêts abritant de nombreuses espèces d’arbres recherchées pour le commerce, sillonnée par deux grandes rivières et où il tombe 2239 mm d’eau par an. Les Konyas, les Kondareddies, les Kotus Koyas et les Naiks y vivent loin de toutes villes. Cinq à sept familles se regroupent pour former un hameau, trois quatre hameaux distants de quelques kilomètres forment un village. La maison est en bambou et terre battue couverte d’un toit de chaume. Ils furent et gardent encore une âme de chasseurs. Ce qui explique que leur agriculture reste itinérante sans moyens ni technologies modernes. Leur nourriture de base est le « jowar » et le riz. Un arbre, nommé l’arbre à vippa, est une mane : les fleurs sont la base d’un alcool, les feuilles sont séchées puis consommées, des pépins du fruit ils tirent une huile, ils l’honorent comme arbre de Vie. Le marché hebdomadaire est un moment et un endroit privilégié pour la vie sociale et commerciale. Le troc et l’échange y sont encore couramment utilisés. Les Tribus ont leur propre système administratif, le chef du village a toute autorité. Ils sont animistes et vénèrent un dieu des Tribus. La Fête de la terre et des premiers fruits est éminement plus importante pour eux que les fêtes hindoues dont ils n’ont que faire. En ce jour a lieu une grande célébration. La communauté villageoise récolte les premiers fruits et les distribue en quantité égale à chaque membre de la tribu. Tant que cette première récolte n’est pas faite, que le partage n’est pas réalisé, les propriétaires des arbres ne toucheront pas aux fruits. Ils n’ont pas costumes spécifiques mais à l’occasion de ces fêtes ils portent une coiffure avec des cornes de buffle, qui est représenté sur le logo de LITDS. Ils se contentent de ce que la nature leur offre et ils partagent avec leurs semblables ce qu’ils possèdent. Ce mode de vie ne met pas l’école dans leur priorité. Les enfants travaillent dans la forêt et les champs, gardent le bétail, prennent soin des plus jeunes restés à la maison etc.

Pour atteindre ces hameaux il faut traverser plusieurs ruisseaux et s’enfoncer loin dans la forêt, leurs habitants ne sont pas en contact avec le monde moderne et son développement socio-économique. Ce contexte laisse aisément comprendre que loin des techniques agricoles modernes, loin du développement et des critères du profit, ils sont devenus la proie des personnes de l’extérieur qui profitent de leur ignorance, les exploitent en main d’œuvre et s’accaparent leurs terres en friche. Le manque de scolarisation, d’éducation, de formation, une eau non potable engendrent le cortège habituel des effets tels que : la malnutrition, les maladies (tuberculose, paludisme..), le manque de revenus etc. C’est ainsi que LITDS s’est mise au service de ces tribus. A l’éloignement, aux maladies, au manque d’éducation, à une agriculture primitive plusieurs réponses ont déjà été apportées et réalisées depuis 1994. Pour la scolarisation des enfants, un internat héberge gratuitement, à Katukapalli, 225 enfants (110 garons, 110 filles) LITDS aide 52 jeunes qui poursuivent leur scolarité dans des lycées. Pendant les vacances les enfants scolarisés ont pour mission de faire la classe aux plus jeunes de leur village dans la journée, et le soir à leurs parents. Ils ont très fiers de cette tâche qui rencontre beaucoup de succès dans leurs villages. Des écoles et des enseignants supplémentaires viennent s’ajouter aux écoles publiques insuffisantes. Des cours accélérés ont été mis en place pour des filles et des garçons d’environ 14 ans qui n’ont pas pu aller à l’école car ils travaillaient. Cette initiative de LITDS leur permet de passer les examens, un apprentissage professionnel est aussi prévu. Mais comme dit Peter Daniel, responsable de l’association, c’est une goutte d’eau dans l’océan et une tâche « himalayesque ». Des groupes de jeunes, formés dans chaque village, ont pour mission de sensibiliser enfants et parents à la scolarisation en expliquant les méfaits de l’illettrisme, les causes de maladies, les difficultés socio-économiques, les injustices etc. Pour la santé : un dispensaire mobile fut la solution pour aller soigner les populations les plus éloignées, occasion de faire une formation aux soins préventifs. Les cas les plus graves, les urgences sont ainsi transportés à l’hôpital de Badrachalam. Pour la santé maternelle et infantile, les enfants de 0 à 5 ans bénéficient d’un centre nutritionnel, et les femmes d’un programme de santé prévoyant des soignants aux pieds nus dans chaque village. Pour les femmes : ayant besoin de revenus pour la scolarisation des enfants, l’achat de médicaments..., des groupements leur donnent la possibilité d’épargner et de faire des prêts. Ces prêts servent aussi à créer des activités source de revenus telles qu’ouvrir une échoppe, fabriquer des sacs en papier, cultiver un potager etc.

Maintenant que vous connaissez le contexte vous pouvez comprendre le rêve de cette association de développement : les fermes. Acheter 30 buffles pour trois groupes de femmes. La production laitière de ces buffles aurait deux destinations : nourrir les enfants et le vendre à une usine de bonbons de la région et les hôtels. Vous n’apprendrez rien si nous vous disons que ces buffles ont besoin de pâturages. Mais qui dit pâturages, dit herbe et qui dit herbe dit besoin d’eau. Cette eau, il faut la pomper, d’où la nécessité de creuser des puits et de les équiper en motopompes. La ferme agricole serait pour leur apprendre le b-a ba de l’agriculture car ils ont tous des terres mais ne savent pas en tirer profit pour se nourrir et éventuellement pour la vente de leur production à plus longue échéance. La demande de LITDS est de les aider financièrement pour :
- acheter 30 buffles,
- creuser trois puits
- acheter 3 pompes et les installer
- acheter les tuyaux et faire l’adduction
- fabriquer des abris pour les buffles Ceci représente un coût total de 10 250 €

DEMAINS a accepté d’aider LITDS à concrétiser ce rêve, car cette association répond vraiment aux objectifs définis dans notre Charte. Le souhait de LITDS est de donner les moyens à ces populations tribales de se développer dans toutes ses dimensions grâce à un programme intégré qui respecte leurs valeurs, leurs traditions, leur religion. Elle s’est engagée à cela en mobilisant toutes les tribus pour leur implication dans la prise en charge de leur propre développement. Comme le conclut Peter Daniel, la contribution de DEMAINS, donc la votre, à cette grande aventure, ajoutera certainement de la force à leur engagement.

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